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Histoire de course : WM/WR : l'artisan Français

Publié le par Benjamin

Histoire de course : WM/WR : l'artisan Français

Au mans l'amateurisme se fait rare. Et quand il persiste, c'est souvent à travers des équipes n'engageant que des voitures faites par d'autres.

Pourtant il existait un constructeur qui en plus a eu du succès : WM puis WR.

WM est fondé par deux membres du bureau du style de chez Peugeot : Gerard Welter et Michel Meunier. Leur première voiture, la WM P69 est construite en 1969 (logique) en partant d'une 204 cabriolet. Le moteur est poussé à 110 ch et bien que le style soit lourde, elle fend suffisament l'air pour atteindre les 210 km/h.

Histoire de course : WM/WR : l'artisan Français

Les fondateurs rêvent du Mans lorsqu'ils construisent l'année suivante la P70. Le moteur est emprunté à la 304 et passe à l'arrière, la ligne s'affine et le regard est emprunté aux 504 coupés et cabriolets.

Elle ne participera pas au mans mais fera beaucoup de rallyes dans une équipe qu'on pourrait qualifier de "Peugeot design amateur".

Histoire de course : WM/WR : l'artisan Français

En 1976 les 24h du Mans gagnent une catégorie : les GTP. WM crée la P76 avec un assemblage de pièces : V6 PRV, vitres de CX. La voiture emmenée par Guy Chasseuil et Claude Ballot-Lena ne voit malheureusement pas l'arrivée.

En 1977 le moteur est gonflé avec l'arrivée d'un turbo. La P77 est donc plus puissante mais Marc Sourd, Jean-Louis Lafosse et Xavier Mathiot ne voient pas l'arrivée. Une P76 engagée par l'équipe avec Max Mamers, Jean-Daniel Raulet et Xavier Mathiot (à l'époque c'était possible) arrive 15e au général et 2e du GTP derrière l'Inaltera-Cosworth de Ragnotti et Rondeau.

L'année suivante la P78 réalise le meilleur temps des GTP en qualif. Malheureusement Christian Debias, Xavier Mathiot et Marc Sourd ne bouclent que 186 tours. Une P77 confiée à Jean-Daniel Raulet et Max Mamers ne fait que 44 tours. La mieux classée reste une P76 emmenée par Christine Dacremont et Marianne Hoepfner, deux femmes donc. En effet, les voitures sont engagées par le team Aseptogyl qui engage par exemple trois equipages feminins sur des Alpines Roses en rallye.

Histoire de course : WM/WR : l'artisan Français

Pour la P79 un passage en soufflerie affine la voiture et un second turbo vient se greffer au moteur. Trois équipages sont engagés : Jean-Daniel Raulet, Max Mamers et Serge Saulnier (patron de Saulnier Racing devenue OAK racing après le rachat par Nicolet et directeur de la compet' sur les Peugeot 908) sur la n°52 bouclent 267 tours, terminent 14e et gagnent le GTP. La n°51 de Roger Dorchy et Denis Morin comme la n°53 de Michel Pignard, Jacques Coulon et Serge Saulnier abandonnent.

En 1980 Peugeot et Esso apportent leur soutient. Guy Fréquelin et Roger Dorchy sur la n°5 bouclent 316 tours, finissent 4e du général et 2e du GTP. La n°6 de Jean-Daniel Raulet et Max Mamers finit elle 11e avec 311 tours. La n°7 de Serge Saulnier, Jean-Louis Bousquet et Denis Morin abandonne après 264 tours.

Pour 1981, WM monte d'une catégorie. 2 P81 sont construites et sont conformes au groupe C. Deux P80 restent engagées en GTP. C'est une de ces dernières qui est la seule à l'arrivée. La n°4 emmenée par Denis Moran, Charles Mendez et Xavier Mathiot est 2e de sa catégorie, 13e du général et boucle 307 tours. Jean-Daniel Raulet et Max Mamers sur la P81 n°83 ne bouclent que 50 tours. La P80 n°5 de Fréquelin, Dorchy, Mathiot n'en boucle que 46 et la P81 de Boutsen, Saulnier, Pignard que 15. Lors de sa sortie de route dans les Hunaudières, Boutsen tue un comissaire.

En 1982 les deux voitures sont en groupe C, Roger Dorchy, Alain Couderc et Guy Fréquelin sur la n°10 font 112 tours tandis que Jean-Daniel Raulet, Didier Theys et Michel Pignard sur la n°9 en font 127.

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L'année suivante la P83 n°10 avec Couderc et Fabre finit 16e en 276 tours. La n°9 de Raulet, Pignard et Theys ne fait que 102 tours avant l'abandon.

En 1984, l'équipe est soutenue par le footballer Alain Giresse. Dorchy emmène la P83B n°23 qu'il partage avec Couderc et Patté en tête du classement aux premiers et troisèmes tours. Ils finiront par abandonner au bout de 122 tours. La seconde voiture de Pignard-Raulet-Pessiot ne boucle que 74 tours.

En 1985 ce sont toujours des P83B qui sont engagées. Raulet et Pignard sont rejoint par un ancien concurent de WM, le constructeur Jean Rondeau (vainqueur en 1980). Leur n°42 termine 17e avec 298 tours couverts. La seconde voiture n°41 de Patrick Gaillard, Pascal Pessiot et Dominique Fornage boucle 266 tours mais est disqualifiée. La n°43 de Claude Haldi, Roger Dorchy et Jean-Claude Andruet ne boucle que 74 tours.

La P83B est encore engagée en 1986. Claude Haldi, Roger Dorchy et Pascal Pessiot sur la n°100 bouclent 300 tours, sont 12e au général et 2e en C2. Raulet, Pignard et Migault sur la n°41 bouclent 132 tours sur une nouvelle P86.

Histoire de course : WM/WR : l'artisan Français

A partir de 87, l'équipe veut atteindre 400km/h. Sur une autoroute en construction la P87 y parvient. La voiture n°52 de Dorchy, Gache et Delestrene ne boucle que 13 tours et sa pointe n'est que "que" de 387 km/h. La P86 de Pessiot-Migault-Raulet boucle un tour de plus.

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La P88 va reussi l'exploit en passant 405 km/h en course l'année suivante. Mais la voiture cassera son moteur contraignant Roger Dorchy, Claude Haldi et Jean-Daniel Raulet à abandonner après 59 tours. La P87 n°52 de Haldi-Raulet-Pessiot ne boucle elle que 22 tours. Il faut noter que le record tient toujours.

Les P89 vont connaître un destin tragique. Les deux voitures brulent aux essais. Une voiture est reconstruite à partir du restant. La voiture emmenée par Gache-Pessiot-Raulet est alignée, boucle 120 tours et brule à son tour à la 20e heure. C'est la dernière voiture de WM, Meunier prenant de la distance et PSA voyant d'un mauvais oeil la concurence avec la 905.

En 1993, Welter relance la machine avec WR. Nous en reparleront.

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